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Par Cynderella le 7 Août 2015 à 17:31
Notre âme.
Notre âme est un soleil qui resplendit en nous.
Flamboyante inconnue, à travers la prunelle
Elle darde l'éclat des feux qui sont en elle,
Vous éblouit, vous trouble en se fixant sur vous.
Elle éclot nos pensées et les parfume tous,
Et mûrit dans nos cœurs, lumière solennelle,
Atome détaché de la flamme éternelle,
Les plus belles moissons et les fruits les plus doux.
Les nuages des sens parfois la découronnent,
Les brumeuses vapeurs du doute l'environnent,
Mais elle est toujours là sous ce brouillard humain ;
Et lors qu’à l'horizon de la vie elle tombe,
Large et pâle au couchant, dans la nuit de la tombe,
C'est pour y préparer son brillant lendemain !
Évariste Boulay-Paty.
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Par Cynderella le 7 Août 2015 à 17:18
À l'esprit modeste.
Par un sot vulgaire incompris,
Quoiqu'un parfum soit sur ta trace,
Digne fils de savante race,
Pour un ignorant souvent pris,
Ô le plus charmant des esprits,
Esprit modeste, dont la grâce
N'a rien en soi qui l'embarrasse,
Tu laisses deviner ton prix.
Ta pensée attend qu'on la cueille.
La modestie est sous sa feuille
L'arbre qui nous cache son fruit ;
La beauté qui, naïve et sage,
Passe à côté de nous sans bruit,
Un voile mis sur son visage.
Évariste Boulay-Paty.( 1851 )>
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Par Cynderella le 7 Août 2015 à 17:09
Les faveurs.
Sans titre magnifique et sans habit doré,
L'homme grand par l'esprit, le cœur ou la science,
Comme un titre sur lui porte sa conscience,
Et de son propre nom il se croit décoré.
Assez, par ce qu'il vaut, à ses yeux honoré,
Il a des vains honneurs la digne insouciance.
Il marche à l'avenir, ferme avec patience,
Noble être sous l'habit d'un vulgaire ignoré.
Eh ! que peuvent lui faire à lui ces dons stériles,
Ces faveurs, le désir des âmes puériles,
Que l'aveugle pouvoir laisse au hasard tomber ?
Faux talent, baisse-toi, prends-les, amasse, amasse,
Car le mérite vrai jamais ne les ramasse ;
Il est trop droit, trop haut, trop fier, pour se courber.
Évariste Boulay-Paty. (1851)
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Par Cynderella le 7 Août 2015 à 17:03
Jeune et vieux.
Enfant charmant à voir,
Et couronné de roses,
Je montre aux cœurs moroses
Ce qu'ils voudraient avoir,
Je cours, matin et soir,
Après les belles choses,
Papillons blancs et roses,
Je suis le jeune espoir !
Vieillard à la voix tendre,
Que chacun aime entendre
Et cherche à retenir,
J'entre au seuil, et, doux hôte,
Je rends ce que l'âge ôte,
Je suis le souvenir !
Évariste Boulay-Paty.
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Par Cynderella le 7 Août 2015 à 15:52
La vieillesse.
Ah ! le corps seulement, barque usée à la lame,
Vieillit et se déjoint, et sombre avec effroi ;
L'âme, sa passagère, au bord nage avec foi ;
L'âme ne périt point, bien haut tout le proclame.
Ô ma mère, foyer dévoré par ta flamme,
Que je fus convaincu de l'éternelle loi
De notre humanité, quand je voyais en toi
La vieillesse du corps, la jeunesse de l'âme !
Sous tes vieux ans mon œil trouvait sans s'étonner
Les jeunes sentiments, je sentais bouillonner
La sève de ton cœur sous ta chétive écorce.
Au dehors, au dedans te regardant toujours,
Je pleurais, j'admirais le mystère des jours :
Le corps dans sa faiblesse et l'âme dans sa force !
Évariste Boulay-Paty.( 1851 )
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