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À l'amour de ma vie.
Je pense à toi,
Toujours, à toi et moi.
J'écoute les battements...
De mon p'tit cœur,
Mon dieu ! Bon sang !
Il bat à cent à l'heure !
Tout est normal,
Ne t'inquiètes surtout pas,
Il semblerait que...
Point on n'en meurt.
Il respire ce bonheur,
Cette joie intérieure,
Vraiment bizarre,
Un mal qui fait du bien,
De loin le plus rare.
Sensation de bien être,
D'agréables frissons,
Mêlés à de fortes passions,
De très grandes émotions.
Cette impression,
Quand on est amoureux,
D'avoir ce merveilleux cœur,
Qui bat pour deux.
Mes yeux se ferment,
Mon esprit se remplit,
De ces quelques mots,
Qui me donnent envie,
De penser à toi,
Toi l'amour de ma vie.
J'aimerai que ce poème,
Seule, tu lises sans bruit.
Que tu penses à ce Je t'aime
Que d'ici je t'envoie,
En écoutant cette mélodie,
Ces merveilleux écrits.
Que tu t'endormes cette nuit,
En pensant à toi et moi.
Maxalexis
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Tristesse.
Ô Toi qui m'éblouis par ta lueur trompeuse !
Aurore de mes jours, aurore radieuse !
Songe de l'avenir ! un instant t'a détruit.
Jeune encor, du malheur j'ai vu poindre la nuit ;
Sur mon cœur déchiré j'ai senti ses atteintes
Et de sa main de fer les poignantes étreintes.
Et j'ai vécu ! d'un œil terni par les douleurs,
Sur le temps qui n'est plus, j'ai répandu des pleurs.
Ah ! puis-je sans gémir reporter ma pensée
Sur ma jeunesse, hélas ! déjà presque effacée ?
Sur ces jours où le sort, couvert d'un voile épais,
Me laissa m'enivrer d'espérance et de paix ;
Où, rêvant un bonheur que le Ciel nous dénie,
Fraîche, je m'asseyais au festin de la vie ?
Mais de ces jours perdus, à peine un souvenir
Sépare le passé de mon pâle avenir !
Ils ont passé pour moi comme un souffle d'orage,
Comme le vent du soir glissant sous le feuillage ;
Et le temps, effeuillant ces fleurs de mon printemps,
D'un lugubre rideau charge mes jeunes ans.
Exister et souffrir, voilà donc mon partage !
Mes aïeux m'ont légué ce fatal héritage.
Souffrir ! tout l'homme est là. J'abjure enfin l'erreur
Qui dans ce lieu d'exil me montrait le bonheur.
Hélas ! je marche seule en ce désert immense,
Sur cet obscur chemin lentement je m'avance,
Et pour guider mes pas dans ces sombres détours,
De la main que j'aimai je n'ai plus le secours.
Celle dont l'amitié consola ma tristesse,
Celle qui me soutint au jour de la détresse,
Qui d'un cœur agité savait charmer les maux,
Précéda son amie au séjour des tombeaux.
En vain je la pleurai, de douleur étouffée ;
Sa cendre sous mes pleurs ne s'est pas réchauffée.
Ô mort ! à l'amitié quand tu vins la ravir,
Pourquoi me laissas-tu son sacré souvenir ?
Hélas ! ce souvenir de mon bonheur d'enfance
Ne saurait de mon cœur remplir le vide immense ;
Et ce cœur, accablé par le poids des douleurs,
Fixe sur le tombeau des yeux mouillés de pleurs.
La Foi vient m'affermir quand la peine m'accable ;
Elle tend au malheur son flambeau secourable,
Et, sublime échelon entre l'homme et le ciel,
À son œil ébloui montre un jour éternel.
Aux feux de ce flambeau, je retrouve la vie,
Non point sujette au temps, à la mort asservie,
Mais dans le sein de Dieu s'enivrant à jamais
De ce bonheur profond, de cette immense paix,
Où le divin amour à nos cœurs se déploie
Et change nos douleurs en éternelle joie.
Eulalie Favier. ( 1835 )
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L'apparence.
Ici-bas, oh ! vraiment c'est une étrange chose :
Quand on souffre le plus, on prend un air joyeux ;
Quand on porte en son sein le cœur le plus morose,
On met, pour le cacher, un sourire en ses yeux.
De sa peine chacun meurt, et personne n'ose
Ôter à son chagrin son voile insoucieux ;
Homme, on veut être gai comme un enfant bien rose,
Et l'on refoule en soi sa douleur de son mieux.
Dans ce monde d'oubli, voilà, voilà l'usage !
Mais qu'on n'aille donc pas nous juger au visage,
Ni prendre pour du vrai tout ce clinquant moqueur !
Comme un arbre fleurit et verdit à l'écorce
Quand son vieux tronc creusé penche et tremble sans force,
On sourit au dehors, et l'on est mort au cœur.
Évariste Boulay-Paty.( 1851 )
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L'ami fidèle.
À mesure que ma carrière
Tourne et penche vers le déclin,
Tant d'amis restent en arrière
Ou s'écartent de mon chemin ;
Dans la mienne toujours pressées
Avec la même affection
Tant de mains s'éloignent glacées
Et répondent par l'abandon ;
Lorsque, atteint d'une sombre flamme,
Sous mes tristesses je fléchit,
Je vois se fermer à mon âme
Tant de cœurs sépulcres blanchis,
Que, pour moi, retrouver si fraîche
Ta belle amitié de quinze ans,
Après la saison qui dessèche,
C'est la floraison du printemps ;
C'est un trésor sous les décombres,
Une source dans les déserts,
Un rayon à travers les ombres ;
C'est la perle au gouffre des mers !
De la force que tu m'envoies
Merci ! puisque, ensemble, ici-bas,
Nous restons dans les nobles voies,
Avançons-y du même pas.
Tu n'est point de ceux qu'effarouche
La Vérité fille du Ciel ;
Tu sais qu'elle n'a, sur la bouche,
Ni dans l'âme, jamais de fiel.
Rien entre nous, geste ou parole,
N'est amer, perfide ou moqueur ;
Nous différons par le symbole ;
Nous nous ressemblons par le cœur.
Chacun explique sa croyance
Et dans sa loi reste affermi,
Mais toujours ce que l'un encense
Pour l'autre est l'autel d'un ami.
Indulgent à ce qui t'effleure,
L'erreur d'un mot ou d'un moment
Ne te fait pas, en un quart d'heure,
Oublier un long dévouement.
Tu n'as d'oubli que pour toi-même ;
Ta poétique affection
Transfigure tout ce qu'elle aime
Et le revêt d'illusion.
Esprit changeant que le bien lasse,
Tu n'immoles pas sans pitié
Au premier ver-luisant qui passe
L'ancienne et modeste amitié.
Tu ne vas pas ouvrant l'oreille
Au bruit menteur que font en vain
Ces faux grands hommes de la veille
Qui n'auront pas de lendemain.
Fureurs d'envie ou cris de haine
Viennent expirer devant toi ;
Rien, quoi qu'on dise ou qu'il advienne,
Rien ne peut ébranler ta foi !
Puisque, surmontant nos faiblesses,
Triomphant de nos passions,
Nous secourant dans nos détresses
Et domptant nos ambitions,
En ce temps où rien n'est solide,
Nous avons laissé, sans trembler,
Autour de nous, sombre et rapide,
Le flot des discordes rouler,
Éprouvés par tant de tempête,
Nous pouvons, au bout du chemin,
Sans craindre que rien nous arrête,
Arriver la main dans la main.
Au passé l'avenir s'enchaîne ;
Espérons-y d'heureux moments,
Car Dieu qui réprouve la haine,
Bénit toujours les cœurs aimants !
Jules Canonge. (1869 )
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Notre âme.
Notre âme est un soleil qui resplendit en nous.
Flamboyante inconnue, à travers la prunelle
Elle darde l'éclat des feux qui sont en elle,
Vous éblouit, vous trouble en se fixant sur vous.
Elle éclot nos pensées et les parfume tous,
Et mûrit dans nos cœurs, lumière solennelle,
Atome détaché de la flamme éternelle,
Les plus belles moissons et les fruits les plus doux.
Les nuages des sens parfois la découronnent,
Les brumeuses vapeurs du doute l'environnent,
Mais elle est toujours là sous ce brouillard humain ;
Et lors qu’à l'horizon de la vie elle tombe,
Large et pâle au couchant, dans la nuit de la tombe,
C'est pour y préparer son brillant lendemain !
Évariste Boulay-Paty.
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