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Mon cher ami,
Je suis tout émue de vous lire aujourd'hui
Sachez mon cher ami que j'ai très bien compris !
Que vous déteniez toujours cette envie folle
De me faire la cour ainsi mieux que personne !
Je garde le souvenir de votre doux baiser
Tout en gardant l'espoir que je puisse être aimée !
Prête, je suis à vous donner toute mon affection
Sans artifice et sans aucune restriction !
Pour vous, je mettrais ainsi mon âme à nue
Si vous me désirez, vous ne serez point déçu !
Je vous prouverai que je suis bien cette femme
Qui sans artifice, peut allumer la flamme
Celle qui brûle en vous
Depuis pas mal de jours !
Puisque votre âme est libre
Pensez à l'abandon ou je vis !
Ceci me semble long et même insupportable
Mon chagrin est trop gros pour attendre davantage
Accourez donc bien vite, venez me faire oublier
Ce manque de vous, que je ne puis supporter !
Lorsque vous déposez à mes pieds un si bel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Ainsi, vous avez capturé des sentiments profonds
Vous avez mis à nue toute mon adoration
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose vous dire.
Aussi c'est avec soin que vous lirez mes mots,
Ainsi vous saurez quel remède apporter à nos maux.
Cette insigne faveur que mon cœur vous réclame
Nuis à ma renommée et répugnes-en mon âme.
Votre amie dévouée ...
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Absence
Ce n'est pas dans le moment
où tu pars que tu me quittes.
Laisse-moi, va, ma petite,
il est tard, sauve-toi vite !
Plus encor que tes visites
j'aime leurs prolongements.
Tu m'es plus présente, absente.
Tu me parles. Je te vois.
Moins proche, plus attachante,
moins vivante, plus touchante,
tu me hantes, tu m'enchantes !
Je n'ai plus besoin de toi.
Mais déjà pâle, irréelle,
trouble, hésitante, infidèle,
tu te dissous dans le temps.
Insaisissable, rebelle,
tu m'échappes, je t'appelle.
Tu me manques, je t'attends !
Paul Géraldy (1885-1983)
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